HISTOIRE d'un TABLEAU
En sortant de la collégiale,
nous remarquons cet immense tableau situé au dessus du portail côté intérieur intitulé:
nous remarquons cet immense tableau situé au dessus du portail côté intérieur intitulé:
Sur celui-ci est inscrit:
" Nativité de la Vierge d'après Murillo donné a l'église du Puy -Notre-Dame
par sa Majesté l'Empereur Napoléon III
à la demande de son Excellence M. Louvet, ministre de l'agriculture - 1870 - "
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Il s'agit en fait d'une copie datée de 1870
du tableau peint par Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682) *
peintre andalou précurseur du réalisme du XVIIIe siècle espagnol,
peintre redécouvert au XIXème siècle.
L'Empereur Napoléon III fit acheter en 1858 plusieurs tableaux de Murillo qui figurent également dans les collections du Louvre dont celui-ci aux héritiers du Maréchal Soult * . Soult (ci-dessous) maréchal du 1er Empire, sans scrupules, pilla bon nombre d'oeuvres d'art lors de l'invasion de l'Andalousie après sa victoire d'Ocana (1809). Napoléon 1er dira de lui, parlant de ses généraux dans ses correspondances de St Hélène : "J'aurai du faire un grand exemple et faire fusiller Soult, le plus grand pillard d'entre eux."
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Murillo et son tableau
Cette Naissance de la Vierge fut peinte pour la chapelle St Paul en la cathédrale de Séville. Elle représente la Vierge Marie, nouveau-née, rayonnante de lumière, sortie du bain par une servante.
"La Naissance de la Vierge est une oeuvre capitale dans l'évolution du style de Murillo. Il s'agit de l'une des premières toiles exécutées après son voyage à Madrid en 1658, où il put étudier les tableaux des maîtres de la Renaissance, des peintres flamands et de Velasquez. Il s'éloigne du courant caravagesque dont il avait été proche à ses débuts (La Cuisine des Anges, musée du Louvre) et crée ici une oeuvre baroque, notamment par les mouvements et les obliques qui animent Le groupe central. Les personnages ont des types à la fois gracieux et naturels. Le clair-obscur savant et une lumière mouvante témoignent peut-être de l'influence de Velasquez sur Murillo. Ce clair-obscur est adouci par l'emploi d ' une facture vaporeuse et moelleuse. Le dynamisme qui règne dans la scène est accentué par la touche rapide. Enfin, la chaude composition est parsemée de rouges, peut-être sous l'influence de l'art de Rubens. " (Documentation - Louvre)
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DÉTAILS
Un groupe d'angelots et de sages femmes femmes entourent Marie.
Des anges, putti, se penchent du haut des nues pour contempler la scène. Cette forte présence des anges et du thème marial dans la peinture de la contre-réforme » est une marque d'opposition aux protestants, qui refusent de vouer un culte aux anges, aux saints et à Marie.
Sur la gauche du tableau, Sainte Anne, mère de l'enfant, se repose. Allongée sur un lit l'après accouchement, elle regarde de loin la petite Marie. Le père, saint Joachim, est à côté.
Dans la pénombre, à droite, des servantes semblent surveiller le feu de la cheminée et sèchent des langes
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M. Louvet, alors ministre de l'agriculture (janvier à octobre 1870), conseiller général du canton de Montreuil Bellay, jouissait d'une grande influence à l'époque et ne manquait jamais de largesses vis à vis du Puy Notre Dame où il détenait une propriété (village de Six).
Pourquoi cette faveur par l'Empereur? Les archives municipales ont probablement la réponse.
Cette copie du tableau de Murillo n'est pas unique. Il en existe quatre autres: une à Turenne (Corrèze) dans le presbytère (réalisée par Lucile Doux en 1868) ; une autre au musée Labenche à Brive-la-Gaillarde (réalisée par Louise Cheyssial - 1868) qui était destinée à l'église Saint-Sernin ; une 3ème dans l'indre à St Maur ; une 4ème à Eyzin-Pinet (Isère).
Il est intéressant de connaitre la politique et l'achat d'oeuvres d'art de l'Empereur sous le second Empire. L'empereur disposait d'une somme appelée "liste civile" attribuée au souverain pour les dépenses de sa maison. Ainsi il passait commande aux principales manufactures ainsi qu'aux peintres de l'époque.
Il passait, entre autres, souvent commande à des copistes d'oeuvres anciennes. Ces artistes étaient souvent des femmes sans ressources. Certains choisissaient des sujets réfractaires afin d'attirer l'attention impériale ; d'autres s'adressaient directement à l'empereur. Lire cet article très intéressant * de Catherine Granger (thèse de doctorat en Histoire de l'art).
Ce tableau fait partie de cette production impériale. Il est intéressant d'en savoir plus. Aussi toute information complémentaire pourrait être la bienvenue.
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VIDEO - DIAPORAMA
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PHOTOS - AUTRES COPIES
SAINT MAUR
INDRE
un format plus petit qu'au Puy-Notre-Dame
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ISÈRE
1872
photo Caroline Snyers - ateliercarolinesnyers© |
Dimensions identiques à l'original du Louvre
peinture : 1,80 x 350cm
cadre en bois de type Souti
La peinture fut restaurée par Caroline Snyers www.ateliercarolinesnyers.fr
et l'encadrement par Philippe Boulet www.fenetre-sur-cadre.com
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TURENNE
CORRÈZE
1868
voir monuments historiques de la région *
intéressant et surprenant
RépondreSupprimeron en redemande
RépondreSupprimerPassionnant ! Quelle leçon !
RépondreSupprimerCe tableau "monumental" est donc une copie d'une oeuvre du grand peintre espagnol Murillo. J'en reste baba... Dommage que nous n'ayons pas le nom de cette courageuse copiste. L'avenir nous en dira peut-être plus. Quelle belle recherche en tous cas. Je reste admiratif sur ce travail de fourmi qui nous emmène... au Paradis.
RépondreSupprimermise en valeur du patrimoine avec les outils actuels ; c'est simple, clair, on entre dans l'histoire, on regarde à nouveau, des ponots communiquent avec finesse l'amour de leur village, que dire de plus...
RépondreSupprimerUne copie, d'excellente facture, s'observe aussi, a la même place, dans l'église de Saint-Maur (Indre). Il n'existe pas de documentation la concernant. P
RépondreSupprimerune histoire intéressante loin de celles qu'on nous ressasse sur le 2ème empire . Sympa cette recherche qui mériterait un sujet dans nos médias. Merci
RépondreSupprimerBon reportage donnant un peu d'humanité à cet empereur de pacotille . L' histoire est bien sûr pour lui mais il avait besoin d'un peu de reconnaissance et d'humanité ( le grand mot qui ne veut pas dire grand chose ) à son époque . reconnaissance pour ce magnifique article.
RépondreSupprimerUne copie à la Basilique Notre Dame de la Fin des Terres à Soulac.
RépondreSupprimerhttps://m.facebook.com/NotreDamedelaFindesTerres/
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