01/04/2010

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Le Puy-Notre-Dame
et
les haches celtiques
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Les orages font peur. Ils faisaient encore plus peur autrefois quand on ne connaissait ni les phénomènes électriques ni les paratonnerres ni l’origine des éclairs et de la foudre. "Le Diable bat sa femme", disait-on dans les campagnes pour expliquer le bruit du tonnerre. On racontait que Dieu était en colère, qu’il jouait aux quilles, ou bien qu’il rinçait ses tonneaux de vin, tout un charivari céleste qui ne pouvait bien sûr que déclencher un vacarme assourdissant !... et bien sûr, pas d’autres protections connues que la prière, l’invocation de certains saints ou l’utilisation, ignorée aujourd’hui, des pierres de foudre ou des carillons de tonnerre.
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On crut jusqu’au XVIIIème siècle que la foudre se transformait en pierre pour frapper le sol plus fort. Descartes écrivait en 1637 dans Les Météores : " La foudre se peut quelquefois convertir en une pierre fort dure, qui rompt et fracasse tout ce qu’elle rencontre." On l’appelait "pierre de tonnerre" ou dans le Sud "pierre de foudre". Cette croyance était d’autant plus ancrée dans les mentalités que chacun autrefois pouvait vous montrer de telles pierres, ou vous dire qu’il en avait déjà vu une. La tradition populaire assurait en effet que les haches polies néolithiques découvertes fortuitement dans la nature, acérées et étrangement lisses, étaient engendrées par la foudre et tombées du ciel lors de violents orages. Comme on était persuadé que la foudre ne tombait pas deux fois au même endroit, ces pierres étaient précieusement ramassées et placées sous le seuil de la porte ou dans un mur pour protéger la maison du feu céleste. Par analogie, c’était saint Pierre que l’on priait en cas d’orage : "Pierre, Pierre ! Garde-moi du tonnerre !" Cette invocation eut cours jusqu’à la Révolution. Il faudra attendre le XIXème siècle pour découvrir la notion de préhistoire et pour que disparaisse les superstitions liées aux pierres de tonnerre…

Maintenant les superstitions ont changé. Certains craignent l'invasion de papillons roses dans le ciel ponot *.

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